Cadre juridique
Protection
Bilan
Secourir
Manoeuvre
Affection
1) Exposition d’un risque viral
1) Définition d’un AEV
Un Accident d’exposition à un risque viral est défini comme toute exposition percutanée (par piqûre ou coupure) ou tout contact direct sur une peau lésée ou des muqueuses (bouche, yeux) avec du sang ou un liquide biologique souillé par du sang.
b) Les causes
On définit par liquide biologique, tous les éléments liquides issus du corps humain comme le sang, la salive, les urines, les vomissures, le liquide amniotique, le liquide céphalo-rachidien…
Bon à Savoir !
Le risque de transmission par le sang et les liquides biologiques contenant du sang a été prouvé pour les trois virus VIH, VHB et VHC.
En revanche, le risque est considéré comme nul pour les urines et les selles, sauf si elles contiennent du sang. Ce sont alors des liquides biologiques à risque prouvé.
c) Risques et conséquences
En dehors de toute maladie, le sang est normalement stérile.
Toutefois, le sang ainsi que les liquides biologiques peuvent véhiculer des agents infectieux divers comme les bactéries, les champignons, les parasites, les virus.
Les risques sont plus importants lors d’une effraction cutanée par un objet piquant, tranchant ou coupant que par un simple contact avec la peau ou les muqueuses.
d) Les signes
Un AEV doit être suspecté si :
- Une coupure ou une piqûre s’est produite avec un objet ayant été en contact avec un liquide biologique contaminé par du sang.
- Du sang ou un liquide biologique contenant du sang est projeté sur une muqueuse, en particulier les yeux et la bouche, ou sur une peau lésée.
La relation entre la victime et le secouriste est un élément essentiel de sa prise en charge. Le secouriste s’adresse toujours directement à la victime. Il a intégré que la personne est un tout, et doit ne pas négliger les dimensions psychiques et sociales, même lorsque la détresse vitale est la priorité. Pour cela il lui restitue son « humanité » même si la victime semble inconsciente.
- Il se place à son niveau et la regarde dans les yeux pour lui montrer l’importance qu’il lui porte ;
- Il l’appelle par son nom, madame ou monsieur (ou son prénom s’il s’agit d’un enfant) en évitant les appellations familières et le tutoiement ;
- Autant que faire se peut, il lui dit la vérité pour ne pas perdre sa confiance ;
- Il utilise un langage simple, clair et compréhensible ;
- Il lui laisse suffisamment de temps pour répondre.
Le secouriste n’hésite pas à tendre la main, de demander à la victime si la position dans laquelle elle se trouve lui est confortable.
Il explique les gestes de premiers secours avant de les réaliser. Ces gestes de secours seront effectués avec douceur et après avoir prévenu la victime s’il est source de désagrément. Le secouriste couvrira la victime si elle a froid. Il lui demandera si elle souhaite la présence d’un membre de sa famille ou d’un ami.
e) Procédure AEV
S’il s’agit d’une plaie :
- Ne pas faire saigner ;
- Nettoyer immédiatement, à l’eau courante et au savon puis rincer ;
- Réaliser l’asepsie, en assurant un temps de contact d’au moins 5 min, à l’aide d’un dérivé Chloré stable (Soluté de Dakin) ;
En cas de projection sur les muqueuses, en particulier au niveau de la conjonctive :
- Rincer abondamment, durant au moins 5min avec de préférence un soluté isotonique (sérum Physiologique) ou à défaut de l’eau.
-
Après la réalisation de ces soins immédiats rendre compte sans délai à son autorité d’emploi afin de :
Poursuivre la procédure de soins
2) Risque infectieux
a) Principes de transmission des maladies infectieuses
Une infection est la conséquence de la pénétration dans l’organisme d’un nombre suffisant d’agents (Bactérie, Virus, champignon, parasite) pour pouvoir y proliférer par multiplication. L’infection peut s’accompagner, après un temps d’incubation variable, de signes cliniques. Elle peut rester muette. On parle alors de porteur sain.
- Par contact
- Par les gouttelettes de « Pflügge »
- Par l’air
- Par d’autres voies (Eau, nourriture, matériels de secours…)
b) Précaution à prendre
L’intervenant ignore souvent si la victime ou les secouristes eux-mêmes présentent une infection en cours d’évolution. Pour limiter le risque de transmission d’infection entre la victime et l’intervenant, il faut prendre systématiquement des précautions dites standards. Dans certaines situations, il convient de prendre des précautions particulières.
Les précautions standards
Les précautions standards doivent être appliquées par tous les intervenants.
Elles ont un double objectif, la protection du personnel et la protection de la victime.
Elles concernent l’hygiène corporelle quotidienne de l’intervenant ainsi que des précautions à observer pendant et après l’intervention.
De manière générale, il convient de :
- Se laver quotidiennement le corps ;
- Avoir les ongles coupés courts ;
- Se laver et se désinfecter régulièrement les mains dans la vie courante.
Au cours de l’intervention :
- Se nettoyer régulièrement les mains et les désinfecter ;
- Porter des gants à usage unique et les changer régulièrement ;
- Porter un masque à usage unique lors de certains gestes de secours et associer des lunettes s’il existe un risque de projections ;
- Recouvrir toute plaie ;
- Utiliser des draps lavables ;
- Utiliser une couverture bactériostatique ;
- Assurer l’entretien des surfaces et du matériel après chaque intervention ;
Les précautions particulières
Les précautions particulières sont complémentaires aux précautions standards.
Elles sont mises en œuvre en fonction du niveau de risque ou sur consignes des autorités d’emploi.
CAT grippe H1N1 CAT EBOLA
C) Geste d’hygiène et d’asepsie
Appliquées par les intervenants ces deux précautions réduisent la transmission de micro-organismes dangereux ou résistants, ou de maladies transmissibles (Tuberculose, méningite).
Utilisation des emballages à élimination des déchets
On utilise les emballages spéciaux relatif aux déchets des activités de soins à risque infectieux (DASRI) pour chaque déchet de soins ayant été en contact avec du sang ou un autre produit biologique.
On distingue deux types de déchets :
- Les matériels piquants, coupants et tranchants (aiguilles, scalpels, lames de rasoirs…)
- Les déchets mous (Compresses, draps à usage unique…)
Ces emballages prennent la forme :
- Des sacs souples mais étanches pour des déchets mous.
- De collecteur en plastique rigide pour les déchets tranchants, coupants et piquants.
La manipulation des DASRI expose aux risques infectieux notamment aux accidents d’exposition au sang !
Fiche technique lavage des mains
Indication
Cette technique doit être réalisée :
- En début et fin de journée, à la prise et la sortie de service ;
- Systématiquement avant un soin et entre deux victimes ;
- Avant ou après un geste de la vie courante ;
- Au retrait des gants ;
- Chaque fois que les mains sont visiblement souillées.
Justification
Le lavage simple des mains élimine les souillures, réduit la flore transitoire (bactérie, virus, champignons) et diminue le risque de transmission de maladies.
Matériel
- Eau du robinet ;
- Savon neutre liquide ;
- Poubelle à pédale ou sans couvercle équipé d’un sac jetable ;
- Distributeur d’essuie-mains à usage unique.
Réalisation
. Se dénuder les mains et les avant-bras ;
. Mouiller les mains ;
. Prendre une dose de savon liquide ;
. Savonner pendant 30s en insistant sur la pulpe des doigts, les espaces interdigitaux, le pourtour des ongles, les bords externes des mains, mais aussi le dos des mains, les paumes et les poignets ;
. Rincer abondamment sous l’eau, ne pas toucher le robinet ;
. Sécher par tamponnement avec des essuie-mains à usage unique ;
. Utiliser le dernier essuie-mains pour fermer le robinet ;
. Jeter l’essuie-mains dans une poubelle sans la toucher avec les mains.
Evaluation
Les mains sont visuellement propres et les ongles n’ont pas de dépôts sombres.
Il n’existe plus de traces du savon de lavage.
Les mains et les avants-bras sont sec.
Fiche technique friction des mains
Cette technique doit être réalisée lorsque la technique de lavage des mains à l’eau et au savon ne peut être réalisée (absence d’accès à l’eau). Elle peut aussi être réalisée en complément, lorsqu’un degré d’asepsie plus élevé est requis.
Cette technique est aussi efficace que le lavage des mains, si la friction est faite sur des mains visuellement propres et non talquées. La friction sur des gants est inutile !
Justification
Les frictions avec un gel hydro-alcoolique ont pour but :
. De compléter l’élimination des germes de surface, après un lavage simple des mains à l’eau et au savon.
. De conserver un niveau d’asepsie acceptable des mains.
Réalisation
. Enlever montre, bagues et autres bijoux
. Déposer dans le creux de la paume d’une main une quantité suffisante (ce que le creux de la main peut contenir) ;
. Frictionner sans arrêter, pendant au moins 30s et jusqu’à évaporation complète, toutes les surfaces des mains en insistant sur la pulpe des doigts, les paumes. Ne pas oublier les espaces interdigitaux, les pouces, le dos de , la main, les poignets.
. Ne pas rincer ni essuyer.
Risques et contraintes
Le gel hydro-alcoolique est inflammable, il ne faut pas réaliser cette technique à proximité d’une source de chaleur (Flamme d’un briquet, d’une cigarette).
Evaluation
Les mains doivent être sèches à l’issue de la procédure.
Fiche technique mise en place de gants à usage uique
Indication
L’usage de gants stériles par le secouriste est requis lorsqu’il convient de limiter au maximum le risque de contamination de la victime et lorsque les soins requièrent une asepsie rigoureuse.
Justification
Le port de gants stériles permet :
De protéger et prévenir le risque de contamination de la victime par des germes présents sur la peau des mains du secouriste ou sur un gant non stérile à usage unique ;
De protéger le secouriste des germes dangereux.
Matériel
Une paire de gants stériles et non talqués, de taille adaptée.
Réalisation
Choisir une paire de gants de taille adaptée ;
Poser l’emballage sur un plan dur, puis l’ouvrir ;
Se laver les mains à l’eau et au savon et les frictionner avec une solution hydro-alcoolique ;
Déplier le second emballage ;
Repérer le gant droit du gauche ;
Saisir de la main opposée la face interne de la manchette du premier gant et enfiler la main correspondante ;
Glisser la main gantée sous la manchette repliée du second gant, et enfiler la seconde main ;
Retourner les manchettes ;
Ajuster les doigts ;
Risques et contraintes
Risques d’allergies pour le secouriste (Gants en latex). Le porteur des gants ne doit rien toucher avant de pratiquer des gestes de soins.
Evaluation
La face externe des gants n’a pas été touchée directement.
Fiche technique retrait de gants à usage unique
Indication
Cette technique doit être réalisée par le secouriste lors de chaque retrait des gants stériles ou non stériles à usage unique :
. A la fin de chaque action de secours ;
. Chaque fois que les gants apparaissent souillés.
Justification
Destinés à protéger le secouriste de germes dangereux, les gants à usage unique peuvent contaminer les mains du secouriste au moment de leur retrait ou contaminer une autre personne. La technique de retrait des gants a donc pour but d’éviter cette contamination. Les gants retirés font partie des déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI).
Matériel
Emballage à élimination de DASRI.
Réalisation
Saisir un gant au niveau du poignet en évitant de toucher la peau ;
. Retirer le premier gant en le retournant ;
. Rouler le gant retiré dans la paume de l’autre main ;
. Insérer un ou deux doigts en crochet à l’intérieur de l’autre gant sans toucher la face externe du gant, et le pincer entre le pouce et l’index sur sa face interne ;
.Retirer le second gant en le retournant ;
. Jeter les gants dans un sac DASRI.
Risques et contraintes
Lors de leur retrait, le secouriste peut entrer en contact avec la face externe souillée des gants. Les gants, une fois retirés, sont placés directement dans l’emballage à élimination de déchets !
Evaluation
Les mains nues n’ont pas touché les faces externes des gants.